Fin octobre. Soleil et bleu automnal au bord de l'Arveyron. Nous facilitons avec Mado le premier atelier d'une série de sept qui interroge notre appartenance au territoire de Chamonix sur lequel nous vivons. L'intention est de révéler - à nous-mêmes et au delà - ce qui nous unit à cet espace de nature si emblématique. Avec un premier angle, celui de l'eau, notre regard et nos égards pour l'eau sous toutes ces formes.
Trois heures où nous avons joué à être une molécule d'eau. Où nous avons raconté à des inconnus un lieu d'eau qui nous a marqué et le souvenir qui y a fait évènement pour nous. Où nous avons exploré un torrent glaciaire que nous fréquentions déjà tous, en posant différentes regards qui traduisent différents modes de relation à la nature - scientifique, émotionnel, sensoriel, mémoriel, analogique, utilitariste par exemple. Où nous avons parlé philosophie et anthropologie de l'eau.
Chaque expérience est unique mais lors de ces partages de vécus, j'ai de nouveau été marquée par ce "je" qui soudainement redevient légitime. Non pas dans une "égo-biographie", mais bel et bien dans une "éco-biographie". "Eco" car traduisant notre place nécessairement agissante dans cette grande maison du vivant.
"Je suis parce que tu es" nous partageait Mado, je ne suis faite que de liens, dont je dois prendre soin. Ces "je" en lien forment un "nous" très puissant.
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