Il y a un monde qui demande à mourir, en nous et autour de nous. Celui de la performance, celui de l'épuisement des ressources naturelles et humaines y compris intérieures, celui de
l'individualisme et de son inséparable frère, l'isolement.
Et un monde loin d'être vaincu, qui ne demande qu'à fleurir malgré les apparences, celui
de la conscience, du temps naturel, du soin à soi et à l'autre, à l'Autre.
Pour faire advenir ce monde, on parlait jusqu'ici de développement personnel, comme un mantra, comme une obligation culpabilisante, et bien souvent comme un relent du monde qui précisément
demande à mourir.
Jean-Philippe Pierron, philosophe à rencontrer cet été, nous parle, lui, de développement impersonnel et nous appelle à "travailler
à une consistance intérieure pour préparer des résistances extérieures", une consistance qui nous est propre et que personne ne peut nous imposer.
Pour cela, il nous suggère en nature de "[nous]
disposer à recevoir plutôt [qu']à prendre", à nous rendre disponible à la rencontre, à "s'ouvrir à un inattendu qui pourra augmenter, transformer notre rapport à nous-même, aux autres et à la
nature".
Prendre de la hauteur, par élan, par désir, par curiosité - et non par injonction- pour pleinement prendre
notre place dans ce monde. Etre disponible à ce qui présente à nous.
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